Compte-rendu de la conférence de Jean Esptein du 4 avril 2006

Publié le par Véro Kieny

Parents, une fonction en évolution
Conférence de Jean Epstein - psychosociologue
3 avril 2006 – 20h30
BLANZY ESPACE
 
 
1ère question de l’enfant : est-ce que mes parents m’aiment comme je suis ?
Cette question revient jusqu’à l’adolescence.
 
Notion de « bonne mère »
*       Pourcentage de femme avec 2 enfants travaillant à l’extérieur :
1970 = 24 %            1990 = 77 %
Dans l’inconscient collectif, la « bonne mère » est celle qui reste chez elle, ce qui culpabilise les femmes qui travaillent, et plus encore celles dont les maris gagnent bien leur vie. A mettre en relation avec l’enfant-roi = si la mère culpabilise, elle laisse tout faire à son enfant parce qu’elle ne l’a pas vu.
 
Transformation du couple amant en couple parents
Apparition d’un nouveau type de famille à risque = celle qui n’en a pas et qui n’est donc pas signalée = les milieux aisés. « Dans les milieux aisés, les murs sont plus épais ». L’accompagnement est primordial. Les parents doivent avoir confiance et eux et faire confiance à leurs enfants.
 
Connaître son histoire
Importance pour l’enfant de connaître son histoire familiale. Importance de maintenir les relations avec les grands parents et le reste de la famille en cas de destructuration de la famille.
Rôle des grands-parents : très important. A beaucoup changé : ils ont en moyenne 56 ans. La représentation de la famille bouge depuis 30 ans.
*       Enfant qui a ses 4 grands-parents à la naissance :
1960 = - de 5 %                   1980 = 47 %     1990 = 61 %
*       Urbanisation
1960 = 20 % urbains 1980 = 80 % urbains
L’éloignement de la famille crée des isolements et nécessite la mise en place de nouveaux liens (prévenance au Québec, ou co-veillance).
 
Au Québec, des A sont collés sur les portes : ce sont des familles d’accueil formées sur tout ce qu’il a dans leur coin qui accueille toute personne frappant à la porte pour avoir un renseignement = réponse de proximité.
 
 
Fonction parentale
 
= cohabitation convenable entre le couple parental et le couple conjugal
·          Risque le plus courant = atrophie du couple conjugal. On n’arrive plus à être ensemble. Les oreilles sont différentes chez le père et la mère (l’un entend les pleurs et l’autre pas). L’enfant éloigne l’homme de la femme.
·          Attention à l’accueil des structures de garde qui doivent respecter les parents déposant un enfant alors qu’ils ne travaillent pas ce jour-là.
·          Si un couple mange l’autre, rien ne fonctionne.
·          L’enfant doit être tenu à l’écart de cette relation amoureuse pour le « frustrer » et le laisser développer son imaginaire sur sa future vie amoureuse.
·          Trois vies cohabitent : vie familiale/vie professionnelle/vie personnelle.
 
Mutation de la famille
 
·          Positionnement des parents et des grands-parents change, ainsi que le rapport à l’autorité.
·          Nouvelle question des parents : est-ce que mes enfants m’aiment ?
·          On doit se sentir à la hauteur pour avoir de l’autorité. L’enfant utilise le cadre familial pour tester ses « droits » (ce que je peux faire/pas faire).
·          Nécessité de cohérence entre le père et la mère.
·          On se pose trop de question sur les sanctions, et on attend trop pour la donner = cela fragilise l’enfant qui cherche son cadre.
 
L’enfant a besoin d’un père et d’une mère qui fassent autorité, même s’il n vit pas avec. Il faut faire vivre le parent mort/absent pour que l’enfant ait une autorité positive, même si on déteste l’autre. Il ne faut pas le disqualifier.
 
 
La place de l’enfant dans cette nouvelle famille
 
Les questions que l’enfant se « pose » pour se positionner dans la famille :
·          Mes parents m’aiment, même s’ils de sont plus ensemble, même s’il y a adoption.
·          Qui suis-je ? Quelle est mon histoire ? La lisibilité de sa propre histoire est essentielle pour son développement.
·          Je suis l’enfant de qui ? Nécessité d’une identification positive auprès des parents/des grands-parents/intergénérationnel.
·          Mes parents sont-ils cohérents ? Nécessaire de se parler dans des relations de confiance avec les parents et le système d’éducation.
·          Quelle est ma place ? = il faut être l’enfant de ses parents (et pas l’inverse). L’enfant a besoin d’adultes. Même s’il est au chômage, le parent doit être adulte dans toutes les situations.
 
L’accompagnement des parents
 
Avoir les mots-clés suivant en tête :
CONFIANCE
-          En eux (les enfants), en nous-mêmes, même si l’enfant ne correspond pas à nos « attentes ».
COMPETENCE
-          Se sentir compétent, mais pas dans tous les domaines. Il faut se faire aider quand on ne sait pas faire.
COHERENCE
-          Entre les mots et les actes.
LIMITE
LISIBILITE/CONSTRUCTIBILITE
-          Avoir en permanence l’enfant à l’esprit quand on dit quelque chose.
PARTENARIAT/RESEAU
-          Plein de choses à développer : les personnes qui partent de leur lieu d’habitation d’origine pour s’éloigner des villes se retrouvent en situation d’isolement.
-          Il est difficile de rentrer dans une logique de réseau, le risque étant de s’y enfermer.
-          Il est important d’impliquer les parents dans les actions, grâce à leurs compétences.
-          Il faut développer des interactions entre parents.
 
 
Conclusion
ON EST LES MEILLEURS PARENTS DU MONDE PUISQUE NOS ENFANTS N’EN ONT PAS D’AUTRES !
 
 

Publié dans Manifestations

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article